Merry avait parcouru un long chemin pour rejoindre Fondcombe dans un premier temps, puis les plaines du Rohan, pour enfin arriver devant la citadelle de Minas Tirith. La dernière fois qu'il avait vu la puissante forteresse de pierre, il s'était battu contre les armées de Sauron, et les souvenirs n'en étaient pas tous réjouissants. Il n'aimait pas se rappeler cette époque.
Il se trouvait encore dans les vastes près et plaines qui étaient dominés par les différents niveaux de la citadelle. Déjà de taille peu importante par sa stature de semi-homme, il se sentait encore moins vaniteux face à une telle construction. Il inspira profondément, et eu un soupir nostalgique, en repensant à tout ce qu'elle avait pu représenter pour lui et ses amis, qu'il n'avait pas vu depuis un certain temps. Pipin ne l'avait pas accompagné pour ce voyage, et il s'en sentait d'autant plus las qu'il n'avait eu personne avec qui tenir une discussion depuis plusieurs jours. Il avait bien rencontré quelques personnes sur son chemin, mais il ne s'agissait alors que d'inconnus avec qui il n'avait pu lier aucun lien particulier, à part le droit de revenir chez eux pour se reposer, s'il passait par là sur le chemin du retour.
Mais il n'était pas temps de penser au retour, alors que l'aller n'était pas encore achevée. Il s'était arrêté un bref instant pour pouvoir contempler Minas Tirith, et l'imposante montagne sur laquelle la citadelle était accrochée. Il tallonna son poney, et tira sur la longe de son poney de bât, qui l'avait suivi sans broncher depuis la Comté. Il était fatigué d'une telle route, mais le bonheur qu'il pouvait avoir en son coeur de revoir le seigneur Aragorn lui redonnait force vigueur et entrain.
Mais l'arrivée jusqu'au pieds du roi serait longue encore. On n'avait pas un rendez-vous aussi simplement avec un homme d'une importance telle que la sienne. Il allait devoir patienter, et pour cette affaire, trouver un logement, et de quoi s'occuper pendant un certain temps.
"Allez Fripouille, avance donc au lieu de brouter, tu m'arraches les rennes. Vient Ardos, allez, mais vient donc ..."
Il se débatti ainsi un instant avec ses deux bêtes pour les faire avancer, jusqu'à ce qu'il arrive devant les lourdes portes de la forteresse.