Delestage de bourses

Apres une après-midi ensoleillée, le soleil déclinait à l'horizon et Calliope marchait tranquillement en direction du Village, gambadait serait un terme plus exact. Elle s'en allait donc le pas léger, et l'allure désinvolte en espérant trouver de riches bourgeois à délester. Il faisait encore chaud, et les rues étaient bondées. La place devait regorger de marchands venus vendre je ne sais quoi, et dont la bourse devait être bien pleine en ce début de soirée.

Pour une fois, elle avait abandonné sa cape et même son bandeau sur l'oeil. Elle avait passé l'après-midi à écrire dans l'atmosphère fraîche et reposante de sa chambre à l'Auberge. Cependant, ses comptes s'étaient plus ou moins amoindris ces temps-ci. Elle passait en effet plus de temps à rédiger "Histoire de ma vie" qu'à voler les riches, pas pour donner aux pauvres d'ailleurs, puisqu'elle était elle-même à la tête d'une petite fortune amassée au cours du temps. Ses déboires financiers n'étaient donc pas bien importants, mais il ne fallait surtout pas perdre le coup de main. Elle était une des meilleures voleuses de la ville et elle tenait à le rester.

Calliope arriva enfin sur la place du village. Comme prévu, elle était noire de monde. Des enfants qui jouaient aux billes dans l'ombre des devantures aux dames de la cours venues s'approvisionner en pierres précieuses. Calliope déambula presque une demie-heure entre les stands qui étaient parsemés par-ci par-là sur la place. Elle cherchait une nouvelle tunique et une broche pour fermer sa cape. Elle trouva son bonheur dans une petite échoppe qui faisait l'angle entre la rue des noyers et l'impasse du corbeau rieur. Elle choisit une broche en forme de feuille recouverte d'émaux verts et une tunique verte également dont le col et les manches étaient rehaussés d'une broderie en coton vert foncé.
Elle paya le tout une somme fort raisonnable. Calliope se faisait un point d'honneur à ne pas voler des objets fabriqués, non part générosité mais part pragmatisme, si elle se faisait remarquer a voler dans une boutique, on ne la laisserait plus entrer nul part. En ne volant que dans la rue, elle conservait son anonymat et pouvait conserver une vie des plus normales.

Elle sortit du magasin, et fut saisie par la chaleur, renforcée par le sol en caillou qui absorbait la chaleur le jour pour la redistribuer le soir venu. A peine dehors, elle remarqua un homme richement vêtu qui se baladait seul. Il semblait sur ses gardes, mais ce n'était pas suffisant pour échapper à Calliope. Les hommes avaient une fâcheuse tendance à moins se méfier des jolies jeunes filles innocentes, ou du moins qui avaient l'air innocentes, car c'était là un adjectif qui ne pouvait plus être appliqué a la demoiselle depuis longtemps déjà. Il lui fallut à peine une minute pour lui dérober sa bourse. Elle était légère, Calliope fut un petit peu déçue.
Elle gagna une rue proche pour vérifier son contenu, et en apercevant les pierres qui s'y trouvaient, elle se dit que finalement, le poids ne faisait pas la valeur. Satisfaite, elle décida d'arrêter le vol là pour ce soir. Et de continuer son tour sur le marché. Flâner était de loin son activité préférée.

C'est en cette chaude soirée qu'Aulren arriva à Minas Tirith. La route avait été longue depuis sa forêt natale et les rares personnes voulant bien écouter son discours n'en étaient pas à la hauteur. Les Hommes le traitant de fou fanatique et les Elfes le méprisant comme s’il en savait plus qu'eux en moins de siècle. La foule était encore en nombre au marché et c'est avec plaisir qu'il entreprit de découvrir les trésors que recelaient les marchands de cette ville mais surtout de se trouver un endroit où dormir pour un prix abordable, le vagabondage n'étant pas une activité bien profitable. Il était temps d'ailleurs pour Aulren de se payer une nouvelle garde robe mais l'idée de devoir trouver un travail "honnête" lui faisait froid dans le dos. Mais ses pensées furent rapidement distraites par une ravissante jeune femme occupée à compter l'argent de sa bourse avant de repartir se mêler à la foule. Aulren décida alors de la suivre quelque instant pour en apprendre d'avantage...

Aulren releva la tête sous la question de la jeune femme et lui répondit sur un ton tout aussi dégagé un léger sourire au coin des lèvres :
"Rien de précis, en réalité je suis arrivé depuis peu et ne connaissant pas la cité je me suis mis en quête de trouver quelqu’un pour m'y guider ne serais ce que pour trouver un lieu où passer la nuit. Je vous ai quelques peux observer, vous m'en voyez navré si ma requète parait cavalière, vous semblez être tellement à votre aise dans ce marché que je n'ai pus résisté à l'idée de vous suivre. Et si ma compagnie vous déplaît j'oserais compté sur la générosité de votre bourse...fraîchement acquise."

Aulren sentit qu'il avait fait mouche avec sa remarque. La jeune femme était bien une friponne de voleuse mais loin de l'effrayer et d'attiser en lui quelques idées de dénonciation il lui répondit courtoisement :

"Excuser moi encore mon indiscrétion mais où vous loger vous? Vous me paresser être une personne de goût j'en déduit que votre toit doit en être tout aussi appréciable mais je manque à tous mes devoirs je ne vous ai même pas demander quelle désignation charmante la destiné vous à dotée? "

Calliope toisa Aulren d'un regard mauvais, il commençait à être d'une indiscrétion gênante, pourquoi tenait-il tant à savoir où elle couchait? Si il attendait d'elle une quelconque faveur, il se mettait le doigt dans l'oeil jusqu'au fin fond de la cavité crânienne, il avait frappé à la mauvaise porte. Calliope n'aimait pas la compagnie, pas plus celle des hommes que celles des chiens.

"On m'appelle Calliope, l'étoile du Nord, puis savoir comment l'on vous nomme Rôdeur?"

L'étoile du Nord, le même nom que le plus beau diamant qu'elle avait volé, le destin faisait bien les choses des fois, elle le conservait toujours blotti au fond de sa poche cachée. Celui là même qu'elle avait montré sur la place publique. Calliope était fière d'être une voleuse de talent, et elle avait voulu marqué le coup, la scène avait était d'un burlesque. Elle avait même fait rire les passants et les badauds... Les pensées de Calliope revinrent se fixer sur l'inconnu :

"Je vis dans une auberge, loin d'ici."

Aulren sourit amusé par la réponse de Calliope et prit la parole à son tour la parole :

- « Voilà un mensonge bien maladroit pour un si joli nom… Mais après tout je ne peux m’en prendre qu’à moi même. Je commencerais donc par être sincère avec vous. Je me nomme Aulren Venra Oniron, fier habitant de la forêt du Rhouanion. J’ai quitté mon sombre pays pour parcourir cette radieuse Terre du Milieu et prêcher la bonne parole à qui voudra l’écouter mais voilà qu’à deux reprises déjà brigands et assassins tentent de me faire taire. J’ai donc pris refuge ici à Minas Tirith afin de tirer tout cela au clair. Le problème est que je ne connais pas cet endroit et mes poursuivants à mes trousses il me faut un endroit discret et une couverture fiable pour me faire oublier quelque temps. C’est pourquoi je vous ai choisi. Vous me paraissez quelqu'un d’honnête malgré votre fâcheuse tendance à détrousser votre prochain mais après tout pourquoi l’argent des riches ne profiterait pas à tous. »

Conscient du danger qu’il prit en révélant toutes ces informations, pouvant lui valoir de finir mis à prix, il saisit discrètement la paume de sa dague en attendant une réponse de la jeune femme.

Aulren méfiant après cette visite du cartier pauvre dit :

-"Humm, Maître Lister. Et comment puis je avoir confiance alors que tout ceci pourrait être un piège? Je doit deja faire confiance à une voleuse alors un homme inconnu dans une vielle batisse qui pourrait bien dissimuler toute la bande qui me poursuit cela me parait difficile. Dites m'en plus."

Une fois encore il se prépara à toute éventualité en cas de combat ou fuite forcé.

Aulren un peut surpris suivit la jeune femme en silence une pointe de méfiance subsistante il toisa l'endroit au cas ou.

-"...heu...chez Tante Ziana.."

Aulren sortit de sa rapide inspection pour répondre.

-"Et bien j'aurais besoin d'une couverture. Après mes déconvenues avec une petite troupe d'incapable. J'espère d'ailleurs qu'ils ne sont pas ici à Minas Tirith. Mais si possible quelque chose qui me permettrait de continuer mon activité assez ingrate d'éveiller la population à ma vérité universelle. Et pourquoi pas de me permettre d'atteindre des personnes plus haut placées qui pourraient m'appuyer."

Aulren commençais quelques peut à se décrisper se rendant compte qu'il ne craignait pas grand chose du veil homme.