Personne n'aurait prêté attention aux deux Hobbits sur le départ, si ceux-ci n'avaient pas mesurer la taille d'un petit homme, et ne montaient pas des poneys particulièrement grands.
En effet, depuis leur passage dans Fangorn, Pippin et Merry avaient inéluctablement dépassé la norme hobbitesque. Autrement dit, la plupart des poneys ne suffisait plus à les supporter, leurs pieds touchant par terre de chaque côté.
Il réussirent néanmoins à dégoter des poneys géants, plus proches des chevaux que des poneys en fait, mais qui n'étaient cependant pas aussi grands que de vrais chevaux, et qui étaient parfaitement adaptés à la carrure des deux Hobbits.
Quand ils se mirent en route, Pippin et Merry avaient le sourire, ce sourire des grands jours, ce sourire qui les avaient à l'époque entraînés dans la plus palpitante de leurs aventures. Bien entendu, aujourd'hui, les circonstances étaient différentes, et il n'y aurait certes pas de péripéties plus dangereuses qu'une chute de poneys, ou une glissade dans la boue...
Du moins, l'un comme l'autre l'espérait ardemment.
Sifflotant le même air à l'unisson, il s'éloignèrent du centre-ville de Hobbitebourg, se dandinant comiquement sur leur poney. Quand ils passèrent près du Dargon Vert, ils eurent un regard complice, mais décidèrent qu'y faire une halte ne serait pas raisonnable...
Et puis on risquerait de les reconnaître, et Pippin n'avait pas vraiment envie que l'on rapporte à sa femme qu'il festoyait à la taverne alors qu'il était censé être en voyage....
Le soleil de midi éclairait un ciel bleu azur parsemé de rares nuages d'un blanc laiteux. C'était une belle journée pour partir à l'aventure, l'un de ces journées où on a l'impression que rien de mauvais ne peut arriver...
Une légère brise empêchait la chaleur de stagner et faire bouillir l'air, c'était agréable. Au fur et à mesure que les trous se faisaient plus espacés et plus rares, les bruits de la ville s'atténuaient, laissant petit à petit place au calme olympien de la Comté. le gazouillement des moineaux, le murmure des feuilles dans les arbres, la caresse du vent dans les hautes herbes, autant de sons auxquels les Hobbits étaient habitués et attachés.
C'était une belle journée pour un voyage, et sur leurs poneys, les deux cousins quittèrent Hobbitebourg, le sourire au lèvres et la pipe à la main, d'une marche de flâneurs...