Apres une longue et epuisante partie de chasse à l'orc dans les sous-bois d'Ithilien, Gildae était parti en direction de l'Ouest, pour une simple promenade dans les immenses et somptueuses plaines de Pelennor, qu'il n'avait plus revu depuis fort longtemps. Chevauchant Heru, un fidèle et bel etalon qu'il avait acheté à Edoras pour une bouchée de pain, il scruta longuement le ciel, maussade et sombre, anonçant une pluie prometteuse de resurrection. Le Mordor, derrière lui, ne se manifestait plus. Il n'y avait plus signe de ces volumineuses fumées rougeoyantes de jadis. Tout mal s'était eteint. Celui dont tout le monde parlait autrefois, cette menace grandissante... semblait avoir disparu. Peu lui importait. Il chassa de son esprit ses nefastes idées et reporta son attention au paysage titanesque qui s'offrait à lui. Minas Tirith. Ses pas avaient fini par l'y conduire à nouveau.
*Il me faut afûter à nouveau mes pointes. Le sang de ces viles creatures de Morgoth les a à nouveau souillé*
De sous son capuchon, sa mine se renfrogna légèrement. Il haïssait les Orcs au plus haut point. L'idée d'aller trouver une forge à la citadelle était satisfaisante, et il se laissa tenter. Se dirigeant vers les portes gardées, il clama son identité aux sentinelles. Cela faisait une eternité qu'il n'était revenu en ces lieux, mais pourtant, rien ne paraissait avoir changé en quoi que ce soit. Les tours blanches, eclatantes et majestueuses s'elevaient toujours aussi gracieusement vers les nuages, et, tandis q'il penetrait dans la cité, une certaine nostalgie l'envahit. Chaque pavé de chaque ruelle, était resté le même. Ni l'âge ni la menace du pays de l'ombre n'avaient finalement transformé la capitale du Gondor. Elle allait par delà les âges sans pour autant evoluer. Deja une vie d'homme qu'il n'y avait remis les pieds, mais maintenant qu'il la revoyait, il était fier. Il descendit d'Heru, et, le tenant en longe, entama une petite marche à travers le village. Un peu plus tard, il trouva un garçon d'ecurie à qui confier son cheval. Lui lançant deux pièces d'or, il poursuivit son chemin. Les lames de ses dagues étaient emoussées. il lui fallait trouver une bonne forge. Mais dans ce quartier, il se rendit compte que tout lui était inconnu. Face à lui, un banc de marbre blanc, sur lequel était assise une jeune Elfe. Gildae en fut un peu desarçonné. Puisqu'il était incapable de trouver ce qu'il cherchait de son propre chef, il demanderait son chemin. Il enleva lentement son capuchon, decouvrant son visage
"Pardonnez ma maladresse, Damoiselle, mais il me semble que je me sois égaré."anonça-t-il d'une voix froide et rauque, mais non pour autant discourtoise
"Auriez-vous l'obligeance de m'indiquer où se trouve la forge la plus proche?"
Il esquissa un pâle sourire en coin, pour ne pas paraître trop bourru