Traversée

En compagnie de l'orque le dragon noir arriva dans l'Ithilien. Ce lieu n'était que torture. Le vert des arbres le dégoûtait. Le soleil brillait avec force dans le ciel. Le vent apportait un bruissement exécrable à ses oreilles. Tant de nature... Il ne comprenait pas en quoi les elfes et les hommes appréciait en cette nature détestable.
Il regrettait l'odeur des marais putrides et des corps calcinés de son antre.

*Prends ton mal en patience...*

Il eut envie de cracher ses flammes dans les cimes des arbres, mais se retint. Puis il entendit un oiseau chanter sur une frêle branche. Il chantait sa joie de vivre. Il n'eut malheureusement pas le temps de d'apercevoir le dragon noir ouvrir sa gueule et cracher une mort enflammée. L'arbre où il était perché brûla en grésillement au passage du souffle ardent. Une fumée sombre montait doucement au dessus de la voûte végétale.

Si je pouvais faire la même chose à un homme ou à un elfe ! Mon coeur se remplirait de joie !

Si Throkmaw souffrait de la beauté de la verdure et du soleil, il n'est pas nécessaire d'avoir une imagination fertile pour se représenter combien la souffrance devait être énorme pour Graganos... Le grand dragon avait accepté de faire route à travers bois mais en échange Graganos avait du accepter de faire la route de jour et de nuit pour aller plus vite.
C'était un véritable calvaire, ses yeux globuleux le brulaient, sa peau cuisait dans la moiteur de cette foret moins étouffante que Fangorn mais suffisament désagréable.

Graganos était tellement préoccupé par sa propre cuisson sous le soleil qu'il regarda celle de l'arbre et du petit oiseau avec indifférence.
Enfin il garda tout de même assez de présence d'esprit pour ramasser la carcasse calcinée du petit oiseau qui était tombé non loin de lui et croqua dedans à belle dent.
Il machouilla un peu et avala sans vergogne la victime innocente de la colère du prince aux ailes noires.

*Graganos : "Pas mauvais... Manque un peu de sel mais pas mauvais... Pratique finalement ce pacte avec ce grand dragon, j'ai eu un de ces pifs sur ce coup là !"*

En soufflant de transpiration puante il dit à Throkmaw:

Graganos : "Merci messire, ça fait du bien de manger chaud, même si je suis complètement cuit sous ces arbres. J'ai d'ailleurs besoin d'une pause, me l'accorderez vous ? "

La fétide sueur de l'orque l'affectaient à peine. Il avait l'habitude de sentir ces bestioles puer. Rien ne valait sa propre odeur, qu'il trouvait agréable. Il le vit prendre la petite carcasse et la manger. Il ne cillait même pas.

Une pause ? Je te croyais plus endurant que cela.

*Si je le force, je vais l'achever sur place*

Le dragon connaissait son propre tempéramemnt

Je t'accorde ta pause, mais elle sera courte. Il te faut retrouver tes ...orques

Graganos s'assit lourdement sur le sol comme un tas de ... enfin comme un tas.
Il s'affala contre une souche morte.

Graganos : "Merci messire."

Il souffla sourdement et enleva le casque de guerre rouillé qu'il portait, révélant à Throkmaw son crâne dégarni sur lequel quatre poils sales et visqueux se battaient en duel au milieu de quelques pustules.
Quel que soit l'angle où on le regardait, ce Graganos était décidément un prix de beauté...

Après une bonne minute à rester assis contre son arbre mort, il dit à l'attention de son pactisant Dragon [HJ : g failli mettre "pacsé" mdr ] :

Graganos : "Oui il faut retrouver ces imbéc... Ces puissants guerriers orques que je commande. Ils sont à la lisière des marais des morts, à 5 jours de marche d'ici, en espérant qu'il n'ont pas été emmené ailleurs par ces chiens d'humains et d'Uruk ! Pouah ! "

Comme à son habitude quand il prononçait le mot "uruk" Graganos cracha sur le sol, le cracha frôlant la patte de Throkmaw dont une griffe manquait.

Graganos s'aperçut pour la première fois de cette récente mutilation chez son puissant allié, son regard niais s'y attarda mais il se garda bien de faire aucune remarque : Orque mal élevé soit, mais prudent...

Le Fléau Noir grognait. 5 jours de marche... en volant, il y serait déjà. Mais ses ailes n'étaient pas encore guérie. Marcher. Il avait horreur de cela. Au point qu'il en claqua ses mâchoires de fureur. Au point qu'il en oublia l'acte de l'orc, avec son petit crachat.
Marcher ! Humiliant pour un dragon, maître des cieux et puissant chevaucheur des vents. Il en était réduit à faire comme les êtres inférieurs ! Fouler le sol boueux que recouvraient toutes ses larve de bipèdes, humains, elfes ou orc.

Bien ta pause est fini ! Nous repartons !

Plus vite il arriverait, plus vite il pourra mettre ses plans à exécution. Et surtout, de pouvoir rassacier son estomac. C'était un mirale qui réussisse à ne pas se jeter d'instint sur l'orc. Sans soute la puissance du charme qu'il les liait.

*Plus une question de survie...*

[i] Il ne s'attarda plus sur la question

Graganos : "Oui bien sur Messire en route, en route..."

Il se leva en ayant trouvé la pause bien trop courte à son goût. Mais il n'était guère enclin à contredire Throkmaw, surtout à considérer l'humeur massacrante du dragon.
Le dragon et l'orc se remirent en route sous l'ombrage, Graganos reprenant sa lente cuisson.
Les hommes que Valtaïr avaient envoyé à la recherche de Throkmaw ne les tourmentèrent guère car ils cheminait dans les bois d'Ithilien, région qu'Aragorn ne contrôlait plus.

Ils marchèrent pendant quatre jours en taillant plein nord, alternant courtes pauses et marches pénibles, surtout pour Graganos qui avait quand même finalement trouvé un moyen de moins souffrir de la lumière : il s'était confectionné une sorte de chapeau de feuilles qu'il avait collées à son casque de manière à avoir les yeux couverts. Cela lui fournissait une protection encore trop mince mais c'était toujours mieux que rien.
Par contre il était dommage pour lui que le ridicule ne soit pas un bon écran contre les brulures du soleil, parce qu'avec son nouveau couvre chef, Graganos avait atteint une sorte de perfection dans ce domaine, le ridicule peut sauver parfois.

Alors que le crépuscule du quatrième jour tombait, les bois s'éclaircirent. Graganos, toujours coiffé de sa belle ramure dit à Throkmaw :

Graganos : "Messire Chrokmaw, nous sortons de la forêt. Les marais commencent à quelques lieues en face de nous. Peut être faudrait-il établir ou préparer notre plan. Il nous faudrait commencer par repérer le campement où mes imbé... mes soldats sont retenus. Ensuite nous pourrons monter notre attaque."

[Hj : la voie des airs étant une option peut être envisageable pour cette reconnaissance ]

Depuis quatres jours le dragon rongeait son frein, réussissant par miracle à satisfaire sa faim en attrapant de pauvres petits gibiers qui disparaissent en quelques secondes dans ses mâchoires.
Puis quand le couvert des arbres commençait à se clairsement, il se réjouit. Le soleil sur le vert des arbres lui agressait les yeux et il se sentait opressé sous leurs cimes bas. Quand l'orque lui proposa de faire une reconnaissance, il décida qu'il était enfin temps de s'envoler.

* Je ne suis pas une larve pour ramper comme les hommes !*

Bien. Puisque nouis sommes sortis de cette maudite fôret et qu'il faut découvrir le campement, je vais prendre la voie des airs.

Il ouvrit doucement ses ailes, les muscles engourdis protestant un peu. Puis il les étira pour tester leur souplesse. Puis sans prévenir, il attrapa l'orque, se recroquevilla sur lui même et d'un bond, décolla

Graganos ne s'abaissa pas dans le ridicule au point de lui faire au revoir de la main.

Il regarda Throkmaw décoller et alla s'assoir sur une pierre à l'ombre pour se repose enfin.

*Graganos : "J'espère que ce grand noireau va trouver mes abrutis..."*

Il les trouvera surement :

Dans les marais