Un message pour le roi du Gondor.

Un homme tout habillé de noir, entra précipitamment dans le palais.
Ne portant aucune arme, il n’y avait pas de raison de douter de lui.
De plus, il semblait être un messager.

« Bonsoir »dit-il d’un ton froid aux gardes de la cité.
« Je suis un ambassadeur de l’Isengard et je voudrais remettre un message de la plus haute importance au roi du Gondor ».

" Quelle impudence !" s'exclama t-il.
"Ce message ne doit point etre remit aux larbins de votre Seigneur,mais a lui-meme !"

Outré, le messager s’écrit sèchement.
-« Vraiment ?! Eh bien, allons donc, vous ne serez jamais ce qui est arrivé à une bonne centaine d’humain du Rohan… »
Il lui jette un paquet en tissu à ces pieds.
-« Peut-être que cela vous éclaireras… »
Il tourne les talons après avoir adressé un sourire mauvais au Prince.

Le tissue était moite et poisseux, et le paquet glissa des mains du garde.
Il s’ouvrit et une tête tranchée et mutilée apparut sous les yeux horrifiés de l’assistance.
C’était celle d’un homme à la trentaine, aux yeux bleus et a la chevelure blonde comme les blés.L’expression figée de son visage montrait qu’il avait subit de grandes souffrances…
Quand au messager, il continuait son chemin ; sans faire attention a la personne qui tentait de le rattraper.

Les gardes découvrirent avec horreur le contenu du paquet.

Une fois la stupeur passée il coururent après le messager, lance au poing, et le ratrapèrent.

Il le plaquèrent et le maintinrent au sol. L'un des garde lui cria d'un voix erayée par la colère :

Soldat : "Ne bouge pas crapule ! Tu vas rendre des comptes devant la justice du Roi !"

Le jeune seigneur arriva juste derrière et déclara à leur intention :

Seigneur : "Menez le au donjon en passez lui les chaines. Je vais informer le seigneur Valtair de cet incident, il souhaitera certainement l'interroger."

Et tandis qu'il allait prévenir Valtair, les gardes menèrent l'envoyé de Saroumane à la tour de prison et le jettèrent dans le plus sombre de leur cachot.

L'ambassadeur se laissa menoter sans broncher.
Une grande colere l'avait pourtant envahi.
-"Comment osez-vous menoter un embassadeur ? C'est un non respect des vois diplomatiques ! Vous payerez cet affront a l'Isengard !"cria t-il en serrant les dents.
Puis ces yeux se plisserent.
" Croyez-vous que mon maitre ne l'apprendra point ? Vous oubliez qu'il a retrouve le Palentir d'Orthanc !"

[HS : Desole pour les accents mais mon clavier est americain.]

Aux paroles du deuxième garde, le messager éclata d’un rire mauvais.
-« Naïf ! Fous que vous êtes ! Le Palentir a été reprit par Grima.Le trouvé a été plus aisé qu’il ne le pensait…les gardes de la citadelle ne sont plus ce qu’ils étaient, au temps du sublime Hyarmendacil ! »
Ces yeux flamboyèrent.
« Mais si vous croyez pouvoir m’interroger sur les activités de mon seigneur, vous vous trompez lourdement ! »
A ces mots, il y eu un léger craquement, comme un os qui se brise, et l’ambassadeur s’effondra silencieusement sur le sol marbré.

Le messager avait été jetté inconscient dans une geôle de la tour de la prison de Minas Tirith.

Quelques jours passèrent avant que la porte de la cellule ne se rouvrit.
Le geolier entra accompagné du jeune seigneur et d'un homme qui portait la cote de maille brodées aux insignes de dragon du guet de Minas Tirith.

Le geolier, un petit homme corpulent aux cheveux graisseux et rares, désigna du doigt le corps du messager qui n'avait pas bougé d'un pouce depuis qu'on l'avait posé là.
Il dit d'une voix crayeuse :

Geolier : "Voilà le bonhomme messeigneur, il n'a rien mangé depuis qu'il est arrivé. Je ne suis même pas sur qu'il ai bougé, c'est comme s'il était mort..."

Le geolier entra dans la cellule sombre un flambeau à la main, éclairant les moisissures qui tapissaient les murs et le plafont. Il se pencha sur le corps inerte du prisonnier.

Geolier : "Hé papa ! Réveille toi, tu as de la visite !"

Devant son abscence totale de réaction, il le secoua avec la pointe de sa botte cloutée, mais il n'obtint rien.

Il posa sa grosse main caleuse sur le front du messager puis il se tourna vers les deux seigneur et leur dit en secouant la tête:

Geolier : "Mort... Raide mort, il est froid comme une pierre."

Le jeune seigneur des gardes de la citadelle haussa les épaules.

Seigneur : "Nous n'aurons donc jamais le fin mot de cette histoire de tête coupée... Je vous ai fait venir pour rien lieutenant, je vous prie de m'en excuser."

Le lieutenant du guet avança à son tour vers l'endroit où gisait le corps.

Lieutenant : "Attendez un peu..."

Il s'approcha et s'accroupit à côté du geôlier.

Lieutenant : "Faites moi voir son visage..."

Le geolier approcha sa torche du visage du mort éclairant sa face livide.
Le lieutenant se mit alors à rire et dit tout haut :

Lieutenant : "ça alors ! Mais c'est Létropidiau ! "

Seigneur : "Pardon ? Vous connaissez cet individu ?"

Lieutenant : "ça oui je le connais. C'est un alcoolique qui écume les tavernes de Minas Tirith. Il a passé au moins la moitié de sa vie à la prison du guet de mon secteur, c'est un causeur de trouble."

Seigneur : "Il prétendait être un messager de Saroumane..."

Lieutenant : "Saroumane ? Le vieux magicien déchu.
Ah ah ah !
Ah ça je peux vous garantir que non, à moins que Saroumane ne soit devenu un pilier des tavernes de Minas Tirith, ce qui n'est pas exclu après tout...
Non c'est une sorte de figure locale : d'habitude il entre dans les tavernes, fait un petit numéro pour gagner quatre sous, et ensuite va boire ce qu'il a gagné. Une fois bien plein, il déclenche des bagarres ou va faire du scandale en hurlant sur la voie publique en pleine nuit.
C'est un des nombreux poivreaux qu'on trouve de par chez nous et pour lesquels nous manquons de place dans nos prisons.
On le cueillait souvent avec un de ses copains, un blond aux cheveux longs et aux yeux très bleus genre Rohirim, je crois que c'est lui qui a le corps recouvert de tatouages ridicules, on le surnommait "crache l'eau" celui là.
Ah il faisait la paire tous les deux..."

Seigneur : "Vous dites un blond aux yeux...
Mais si vous êtes sûr de ce que vous avancez, vous ne pensez pas que la tête qu'il nous a apportée pourrait être celle de son compagnon ?"

Lieutenant : "C'est très possible, mais je ne peux pas l'affirmer : vous m'avez montré cette tête mais la décomposition des chairs est trop avancée pour que je puisse le dire avec certitude... Ce qui faudrait c'est retrouver l'autre partie du corps, là on serait sûr."

Seigneur : "Sinon qu'en pensez vous ? Quelle est votre hypothèse ?"

Lieutenant : "Bah. Si la tête est bien celle de son compagnon, on peut imaginer qu'ils avaient du boire un coup de trop il y a quelques jours et qu'ils se sont battus. ça a mal tourné et Létropidiau a du tuer Cracheleau au cours de la bagarre, c'est assez classique chez les ivrognes ce genre de rixe qui tourne au drame.
Après il se sera monté une histoire de Saroumane à dormir debout."

Seigneur : "Mais pourquoi se faire passer ensuite pour un ambassadeur d'un sorcier qui a disparu depuis 10 ans ?"

Le lieutenant sourit.

Lieutenant : "Alors là, moi c'est qui me surprend le moins dans cette histoire : si vous entendiez tous ce qu'on peut entendre dans certains quartiers de Minas Tirith...
Je crois que nous devons arrêter à peu près trois ou quatre Sauron par soirée, les Saroumane sont plus rares et les Morgoth nous en rencontrons toujours mais de moins en moins, l'évolution des temps sans doute...
Non notre ami Létropidiau a fait preuve d'une étonnante modestie dans son délire, mais je me demande où est ce qu'il a volé ces vêtements ?
Enfin maintenant c'est fini, il est complètement froid. ça fait trois jour et il ne sent même pas... Rien d'étonnant avec tout l'alcool qu'il a dans le corps ça le conserve, ça fait toujours ça avec ceux qui meurent de trop boire."

Le seigneur fit une moue dégoutée, les gardes de la ville haute étant peu coutumier des histoires de la ville basse ne désirant en général pas avoir affaire avec cette fange d'en bas.

Seigneur : "Bien lieutenant... L'affaire sera donc close quand vous aurez retrouvé le cadavre du compagnon.
La question qui demeure c'est comment cet individu est arrivé jusqu'à la citadelle, mais là je vais mener mon enquête et les punitions vont tomber parce que c'est inadmissible que des individus comme celui là puisse parvenir jusqu'ici !"

Lieutenant : "Comme vous voulez monseigneur. "

Il regarda le geolier.

Lieutenant : "Débarassez vous du cadavre, pas la peine d'encombrer les cellules : nous en avons besoin."

Le geolier acquiesca et quelques instants plus tard, les trois hommes sortirent.

Quelques jours plus tard, on repêcha dans la rivière un corps sans tête qu'on put identifier comme étant celui de cracheleau grâce à ses tatouages que le séjour dans l'eau n'avait pas effacé.
Les corps de Létropidiau, Cracheleau et sa tête furent jettés à la fosse commune à l'extérieur de la ville prévue pour les ivrognes, au dessus de laquelle pulullaient les feux follets.

Quant à l'enquête du seigneur, elle démontra que les gardes en faction chargés de filtrer les entrées dormaient bien souvent pendant le service, la même cause avait permit à Nergal d'entrer dans la citadelle sans problème. Les sanctions furent prises et le système de garde réorganisé.

Minas-Thirit était donc en pleine décadence ?
Les gardes devaient forcés sur l’hydromel,car ils se mettaient a inventé des noms et des personnages qui n’existaient pas.De plus,le réseau d’information n’était plus ce qu’il était,ne sachant même pas que l’Istari déchut,Saroumane, était revenu ;et plus fort qu’avant de surcroît.
Oui, c’était bien là un messager de l’Isengard. D’ailleurs, au moment ou son corps fut jeté dans la fosse, une étrange fumée noire en sortie ; elle murmura quelques mots que, bien sur, personne n’entendit à part les fossoyeurs :
-« Ainsi Minas Thirit est redevenus ce qu’elle était jadis.Qu’est-ce que la Maison d’Elessar sinon une grange couverte de chaume où des bandits boivent dans les relents, pendant que leur marmaille se roule par terre parmi les chiens galeux ? Voilà trop longtemps qu’ils échappent eux-mêmes au gibet.Mais le nœud coulant s’approche, lent à faire peut-être, mais il ne sera que plus serré et plus dur à la fin. »
L’étrange forme s’éleva dans les cieux ce qui ne manqua d’effrayer quelques bateaux ivre et sales comme il y en avait de plus en plus dans la cité.Il déclara ceci avant de disparaître vers le Nord, ou se trouve les terres noires d’Orthanc.
-« La fin est proche, la guerre est imminente.Cela commencera au Gondor. Ces paysans ne nous ont que trop défié. Cela suffit… »