La Terre du Milieu : Chroniques du Quatrième Âge
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 La forge Duromor

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AuteurMessage
Lawny
Invité




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MessageSujet: La forge Duromor   La forge Duromor EmptyVen 21 Juil 2006 - 21:28

[HJ : je parts dès le 30 juillet pour ne revenir que le 26 août… Par conséquent, il faut peut-être mieux que vous attendiez mon retour si vous êtes tenté par une épée !]


La forge Duromor était située non loin de l'entrée du village.
De l’extérieur, la façade était d’un blanc pur, satinée, et faisait rebondir le soleil qu’elle brisait en petites étoiles.
Deux vieux rabats de bois servaient de portes. Les lames apparentes étaient bien serrées les unes contre les autres, malgré une certaine usure, et portaient quelques ébréchures en bordure.
L’enseigne noire, en hauteur, affichait un petit bonhomme frappant une épée sur une enclume.
Attaché, on pouvait lire "Forge Duromor".

A l’intérieur, les murs de pierres étaient blafards et poussiéreux. De loin, les briques pouvaient presque être confondues avec les quelques poutres de bois qui estoquaient la pièce.
La forge, elle-même, se trouvait au centre et avait été construit de biais aux murs.
Elle dominait toute la pièce.
En entrant, on ne pouvait que la voir, majestueusement basée au sol, tendant son épaisse cheminée vers les cieux, transperçant le plafond, pour cracher la fumée noire qui encrassait sa gorge.
C'était un bloc de roches rectangulaires bien amassées les unes sur les autres et dont l'antre était faite d'une pâte blanche devenue sombre.
L'enclume se trouvait à gauche en entrant ainsi que le bassin d'eau.
Le foyer était mort pour le moment: le charbon était sec et bien noir...
Les outils, principalement installés à l'opposé de l'enclume et du bac d'eau, semblaient avoir été ternis par les années.
Les barreaux aux diverses tailles et étincelants étaient disposés linéairement dans un petit renfoncement, à côté.

Lawny vint à la forge pour la première fois depuis la mort de son père.
Elle passa par la petite entrée découpée dans la porte arrière puis referma.
Elle fut comme touchée par quelques vagues de crainte et de joie.
Préférant ne pas encore ouvrir la forge afin de s’exercer en toute tranquillité, elle laissa fermé l’ouverture principale.
Toutefois, sachant que la chaleur, une fois le foyer bien entretenu, allait devenir insupportable dans la pièce, elle ouvra la grande porte arrière qui donnait sur une cour, où étaient laissés, en journée, Tandaron et Toupie.
Elle dut retirer la corde qui serrait, de l’intérieur, les rabats entre eux. Elle la posa sur une table puis poussa sans avoir à forcer la première porte qui planait, en grinçant, au-dessus du sol.
Elle l'a coinça avec un caillou puis fit de même avec la seconde porte.

Une fois l’entrée grande ouverte, elle s’arrêta un instant, mains sur les hanches les yeux fermés, pour tendre l’oreille au village encore endormit.
Quand elle rouvrit les yeux, elle constata qu’une légère brume déshabillait les lieux et que le soleil se faisait de plus en plus présent.

En revenant à la réalité, la vague de crainte la piqua insidieusement… Mais elle ne voulait pas penser à toutes les difficultés qui s’annonçaient… Sa raison prendrait le dessus et elle partirait…
Alors elle prit le temps, un temps, celui non pas de la réflexion mais de la condensation de sa foi vibrante en ce nouveau destin remplit d’illusion et de défi à relever…
Un sourire nouveau apparut maladroitement.
Elle jeta un coup d’œil à Bael qui s’était installé à ses pieds puis s’accroupit :


« Toi mon ami, tu as la vie belle n’est-ce pas ? »

Elle prit tendrement son museau d’une main et embrassa la bête :

« Au travail à présent… » murmura t-elle, laissant apparaître un brin de malice sur son visage.

Elle se redressa, s’approcha des outils et chercha la tenaille et le marteau du regard.
Le marteau n’était pas là…
Elle se retourna pour balayer la pièce du regard puis aperçut le frappeur sur l’enclume… Juste là où son père avait dû l’abandonner avant de partir pour rentrer.


* Il a laissé ainsi le marteau sans même songer que ce serait moi qui aurais à le chercher…*

Elle n’eut pas envie de pleurer, non… Elle prit juste quelques instants et pensa à ce que son père avait bien pu faire avant de partir pour oublier de ranger son outil, lui qui était si ordonné.
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Lawny
Invité




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MessageSujet: Re: La forge Duromor   La forge Duromor EmptyVen 28 Juil 2006 - 23:53

Lawny n’avait toujours pas ouvert la forge et si elle continuait ainsi, les villageois iraient courir ailleurs…
Toutefois, elle ne se sentait pas prête, sa technique laissait encore à désirer.
Ses journées semblaient n’avoir aucune fin.
Le matin, elle s’attelait à sa tâche de débutante forgeronne, durant les après-midi, elle continuait à aller rendre visite aux personnes qu’elle accompagnait et le soir, elle oscillait ses activités entre peaufiner sa technique de combat et de travail du métal.
Son plus grand regret, en cette période, était de ne pas avoir de temps à consacrer à son amour pour ses équidés et son chien à qui elle ne pouvait plus si souvent gratter la panse.

Elle se trouvait devant l’enclume, la forge à sa droite et rendait incandescente une nouvelle lame.
Elle avait déjà donné sa forme de base au métal et devait, à présent, attaquer les bords pour en faire des tranchants vifs.
La lame prenant feu, elle la fit se mouvoir, dans le charbon rougeâtre, de la main droite, s’essuyant délicatement le front de sa main gauche, gantée.

Malgré tout cela, elle n’était pas épuisée!
Elle se voyait, d’ici peu, faire les plus belles épées de sa cité et songeait, tout en admirant les flammes qui prenaient vie, qu’un jour, elle serait acceptée par le roi lui-même en tant que guerrière.

Elle plaça le métal couleur sang sur l’enclume et, s’étant munie du frappeur, elle cogna les pourtours de sa future première vraie lame.
Ces soirées passées à s’entraîner pour faire de sa frappe un geste presque artistique et passionnel commençaient à porter ses fruits.
Elle avait raté bien des épées jusqu’à maintenant, mais celle-ci, ressemblait enfin à son futur premier chef d’œuvre.
Alors qu’elle définissait de plus en plus précisément les saillants, Merielle pénétra dans l’antre de Lawny qui ne l’aperçut pas, et elle regarda sa sœur cadette en plein travail.


« Penses-tu te nourrir un jour ma chère sœur ? »

Bien que les à-coups cinglants, portés sur la lame, étaient intenses et bruyant, Lawny entendit une voix. Elle leva la tête et vit Merielle :

« Comment ? Qu’as tu dit ? » lui demanda t-elle cessant ses activités.
« Je te demandais si tu pensais te nourrir un jour… répéta t-elle la regardant d’un air grave et inquiet.
- Evidemment ! Rétorqua Lawny souriante et avec évidence.
- Je ne suis pas sereine tu sais…
- Oui, je le sais… Mais tu ne l’a jamais été… Quelle mère peut l’être, ajouta t-elle un sourire tendre aux lèvres. Ne t’en fais pas voyons, ça va très bien…
- Tu te tues à l’œuvre, c’est tout ce que je peux constater ! » reprit son aînée de façon plus dure.
Lawny plongea la future lame dans l’eau, la vapeur apparut, cachant sa sœur et au moment de sa réapparition, Merielle poursuivit comme une complainte:


« Viens manger à la maison tout à l’heure, je t’en prie… Il y aura les enfants, Galdohim et Maldohim…
- Je ne te promets pas d’avoir le temps…
- Si ! Tu le prendras. Ou pour sûr, j’envoie les jumeaux venir te chercher ! » Dans un mouvement sec et sans rien dire de plus, elle partit.

Lawny n’aimait pas sentir que sa famille la contraigne ou ne la laisse pas faire à sa guise. Cependant, elle craignait bien plus qu’il ne lui en veuillent pour son absence ou son manque croissant d’intérêt.
Merielle, qui avait été une vraie mère pour tous les enfants de la famille, ne pouvait que s’en faire pour sa petite sœur qu’elle ne percevait plus que comme une personne envahie par l’envie de dépasser les limites qui l’entouraient, une recluse combattant des fantômes au nom d’idéaux qu’elle ne pourrait jamais atteindre.
Lawny le savait bien et juste afin de la rassurée pour un temps, ce prochain repas, elle le passerait avec les siens bien qu’elle ne perçut cet instant libre que comme une perte de temps sur son évolution.
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