Arrivée à la Citadelle

Quelques minutes après qu'Araldarion et son compagnon se fussent assis, une cariole tirée par deux boeufs se présenta au bout de la rue.

Le chariot était baché et contenait des grands tonneaux de chêne vides qu'on amenait à la citadelle pour les remplir des restes de vinaigre, de vin ou même parfois de victuailles sur le point d'être gâtés mais qu'on récupérait pour les distribuer aux pauvres avant qu'ils ne fussent tout à fait avariés.
Une forme primitive de recyclage écologique en quelque sorte...

Le charretier s'appelait Canos. C'était un bougon de bonhomme qui machouillait tout le temps, que les gardes de la cité connaissait parfaitement autant pour sa fontion que pour son éternelle mauvaise humeur

Soudain le chariot fut bloqué par un mulletier qui descendait la rue avec son troupeau d'une quinzaine de bêtes, obligeant Canos à freiner très fort ce qui fit tomber les tonneaux mal arrimés à l'arrière.

Canos et le mulletier commencèrent à échanger quelques noms d'oiseaux, provoquant un petit attroupement de badauds amusés, espérant qu'ils en viennent aux mains.
Scène coutumière de la circulation à Minas Tirith.

Cette grande rue qui menait à l'entrée principale de la citadelle tournait en spirale du premier au dernier niveau de la ville de telle sorte que, là où était stoppé le chariot, il était masqué à la vue des gardes par les maison de pierres formant l'arrondi. [Hj : j'espère que vous visualisez bien lol]

Peut être une opportunité d'entrer soit discrètement, soit en faisant habilement travailler sa langue auprès de ce grognon de charretier...

[Hj : Au choix messire Arald ]

L’opportunité attendue était là. Il n’y avait pas une minute à perdre. La meilleure solution était de jouer du charretier car si ils se cachaient dans les tonneaux et qu’on les découvrait ils seraient fait…

Araldarion s’avança donc vers le charretier suivit de son compagnon. Bon nombre d’hommes et de femmes s’étaient rassemblés afin d’assister au spectacle. Le charretier et le muletier continuaient à s’insulter, amusant tous ceux qui étaient rassemblés là qui espéraient en voir plus, bien évidemment… Araldarion se mit à côté du charretier et s’adressa ainsi au muletier d’un air outré :

"Ca ne va pas bien ? Tu t’es volontairement mis en travers de son chemin, je t’ai vu… Par ta faute, ses tonneaux se sont renversés et certains se sont très certainement ébréchés… Et ne parlons pas de ce que tu as fait subir à ses bœufs…
Le mieux serait que tu lui donnes un dédommagement pour tous les dégâts que tu as causé…
A moins que tu préfères que nous racontions tout aux gardes et qu’ils t’interdisent ensuite de circuler dans la cité avec ton troupeau… "

Araldarion espérait ainsi être en bon terme avec le charretier afin que celui-ci lui permette de l’accompagner à l’intérieur de la Citadelle…

Araldarion sentit qu'il avait bien une chance avec le charretier. Il ne fallait surtout pas faire d'erreur maintenant, étant donné que le charretier semblait avoir un sacré caractère...

Il aida le charretier à mettre en ordre les tonneaux. Quand cela fut terminé et que ce dernier sembla satisfait, Araldarion s'adressa à lui en ces termes :

"Mon ami et moi même souhaitons aller au Palais, pouvons nous t'accompagner ? Nous pourrons egalement t'aider dans ta tache si tu le souhaite..."

Araldarion espérait ainsi pénétrer dans l'enceinte grace charretier. Si ils étaient avec lui, les gardes les laisseraient certainement passés et ils auraient par la même occasion une raison de se trouver dans l'enceinte de la citadelle, au cas où des gardes ou autres leur demandaient...

Canos cessa son travail et regarda Araldarion.
Il toisait les deux hommes, les scrutant des pieds à la tête en mettant les mains sur ses hanches, plissant le nez et semblant se demander à qui il avait à faire.
En fait il en profitait pour souffler un peu.
Finalement, il dit de sa grosse voix bourrue.

Canos : " Vous voulez entrer ? Pourquoi vous cherchez de l'embauche ?"

Il cracha par terre comme un paysan et désigna du bras le tas de tonneaux éparpillés sur le sol derrière la charette.

Canos : "Bah commencez à ramasser tout ça et on verra après."

Et il leur tourna le dos pour aller s'occuper de ses boeufs, considérant comme acquis que les deus hommes feraient ce qu'il leur avait demandé. Canos était comme ça : grognon et atrabilaire, mais pas trop mauvais bougre.